Festival international de photojournalisme

Publié le par Eva


Vendredi 4 juillet, départ à 18h30 par le CRH (l'équivalent du TGV chinois quand le train n'est pas bloqué 2h sur la voie sans raison apparente...) pour Shenyang afin d'aller voir à quoi ressemble le festival international de photojournalisme (TOPS pour les intimes). J'arrive épuisée à Shenyang après 6h dans le train au lieu de 4 et surtout à cause d'un groupe de jeunes ultra-bruyants (dont une fille qui rie comme un phoque, mais qui, chose étonnante, a une voix affreusement aiguë). 
Dès mon arrivée, je trouve l'ambiance de cette ville bizarre, pour ne pas dire suspecte. Les taxis ne veulent pas m'enmener à l'hôtel pour je ne sais quelle raison. Bref, je finis par trouver mon toit et je m'endors. Le lendemain matin (je passe les détails du petit déjeuner chinois), je me dirige vers l'hôtel pour demander où se trouve Qipanshan, lieu de ce festival, vanté sur le site Internet de la ville de Shenyang comme LE lieu touristique par excellence. Le personnel de l'accueil me regarde avec des yeux de merlan frit, ricane et discute en chinois pour savoir qui répondra à ma question (sympa, d'autant plus que je me suis adressée à eux en mandarin!). Et là, la dame du milieu me répond dans un chinois parfait: "I don't know!". Puis, elle décroche son téléphone et me le tend. Un type me parle en anglais: "May I help you?". Ok, je recommence en anglais: "I want to go to Qipanshan.". Et le type me demande de lui repasser la dadame de l'accueil. Au final, je n'ai toujours pas appris comment aller à Qipanshan, puisque le type a demandé à sa collègue de m'indiquer la route alors qu'elle n'en savait rien. Je décide donc de sortir et de prendre un taxi. Là, ça marche mieux. J'arrive environ 40 minutes plus tard.
Le festival est divisé en deux sites: l'un dans de fausses vieilles maisons traditionnelles qui donnent à ce paysage un air de Disneyland made in China et l'autre qui est en fait une cantine qui ne fonctionne que l'hiver quand la piste de ski adjacente est ouverte. Je commence par la cantine transformée à l'occasion en salle d'exposition. Le lieu est très grand, il y a des clichés superbes, mais malheureusement les lampes du plafond sont grillées, ce qui fait que je n'ai pu voir que la moitié des photos. Les biographies des photographes sont mal accrochées et j'ai même vu une photo accrochée à l'envers...
Seconde étape: Disneyland! Là, c'est quand même plus sympa car les photographes sont exposés dans ces fausses vieilles maisons traditionnelles. Il y a toujours le même problème d'accrochage çà et là et les bio qui se baladent un peu partout, mais globalement c'est beaucoup mieux. J'ai été frappée par le nombre de photos sur la guerre en Afghanistan (ok, c'est un festival de photojournalisme alors cela semble plutôt normal), mes préférées étant ces panoramiques de Jean Chung, une talentueuse photographe coréenne. Beaucoup de photos également sur l'Afrique et ses misères: guerres, maladies, famines...j'ai été très amusée par les photos d'un Autrichien, Toni Anzenberger, qui a photographié le tour du monde d'un chien en Europe. Ce chien, qui s'appelle Pecorino, prend des poses incroyables. Je me demande comment il a fait. C'est une vraie star! J'ai vraiment adoré le travail sur les ethnies de Namibie du Sud-Africain Brent Stirton. Ses portraits ont quelque chose de quasiment irréel. L'oeuvre "Facing the silence" de Christophe Agou, photographe français, est très émouvante puisqu'elle aborde le monde rural en France dans toute la dureté qu'il peut avoir encore aujourd'hui. Je ne peux pas tous les citer tellement j'ai vu de bons clichés. Ah si! Sophie Zénon et ses "Vagabondages poétiques" est sans doute l'une de mes photographes préférées de ce festival.
Après une journée à Qipanshan, je repars dans le centre de Shenyang des images plein la tête et l'envie de finaliser quelques projets photos en attente. Je vais dans un cybercafé histoire d'écrire quelques messages à des amis photographes et là, je découvre que ma candidature a été retenue pour le Japon. Que d'émotions! Je fête ça toute seule devant un bilimbap (spécialité coréenne) dans le quartier coréen de Shenyang, le seul à peu près intéressant de la ville et je rentre sans pouvoir fermer l'oeil...ou presque.
Il me reste encore un jour à tuer dans cette merveilleuse ville du nord qui me rappelle les anciennes capitales de de l'Europe de l'est (et pourtant j'y suis allée en 1989 donc ça a du changer depuis...). Levée du corps à 9h30, j'ai décollé de l'hôtel à 10h30 pour finir mon tour à 16h30. Et voilà, j'ai tout vu à Shenyang! Je suis soulagée parce qu'ici plus qu'ailleurs, les gens me regardent et ricanent en disant "laowai, laowai!" (ce qui signifie "étranger"). La Cité Interdite est quand même belle, il faut avouer. Dans l'album photos "Shenyang", vous pourrez voir quelques photos du festival mais surtout des clichés à couper le souffle de l'une des villes les plus moches de Chine (je n'ose même pas imaginer l'ambiance en hiver...).

Crédit photo: Bruno Stevens 

Publié dans Exposition

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